CHAPITRE VINGT-NEUF

Alfredo Yu aurait dû être plongé dans le rapport sur la réparation des faisceaux tracteurs du Tonnerre qu'avait envoyé la salle des machines mais il regardait les données sans les voir, le front plissé, incapable de se concentrer. Quelque chose clochait dans la réaction des Masadiens. Il y avait un problème et il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus, ce qui accentuait encore son malaise.

Il s'éloigna du terminal et se mit à faire les cent pas, inquiet, en essayant de se convaincre qu'il se faisait des idées. Bien sûr que quelque chose t clochait » chez les Masadiens ! Il avait échoué. Ce n'était peut-être pas sa faute, mais il avait échoué et cet échec et ses conséquences devaient résonner dans le cœur et l'esprit de tous les Masadiens.

Et pourtant...

Il s'arrêta, les yeux dans le vague et le regard fixe, en s'efforçant de cerner ce pourtant ». Était-ce le silence du Conseil des Anciens ? Les excuses tièdes que le Glaive Simonds lui avait présentées pour avoir retenu le Tonnerre à Endicott ? Ou tout simplement le sentiment qu'un désastre menaçait ?

Il découvrit les dents en un sourire sans humour devant son propre esprit de contradiction. Il s'attendait à une réaction hystérique du Conseil et à une volée d'ordres contradictoires, il aurait donc dû se sentir soulagé d'avoir eu tort. Cette absence de réaction, ce silence ébahi servaient mieux les objectifs de l'ambassadeur Lacy et les siens. Était-ce pour cela qu'il s'inquiétait ? Parce que c'était trop facile ?

Et pourquoi s'étonnait-il que Simonds soit devenu si malléable ? Le Glaive devait être stupéfait d'être encore en vie. Il devait sans doute se demander quand son étrange immunité lui ferait défaut, or un homme qui sentait la mort veiller sans savoir quand elle allait frapper avait des raisons de ne plus se ressembler, de ne plus se montrer aussi irritable et importun qu'à l'habitude, non ?

Quant à son impression de désastre imminent, que pouvait-il attendre d'autre ? Malgré la façade sereine qu'il affichait devant son cercle d'officier havriens, il n'avait pas le moindre espoir que Manticore recule à cause d'un unique croiseur de combat moderne — surtout celui qui avait ouvert les hostilités. Et si lui-même n'y croyait pas, comment pouvait-il demander à son équipage d'y croire ? Il y avait de l'électricité dans l'air à bord du Tonnerre divin et les hommes faisaient leur devoir sans un mot en essayant de se persuader qu'ils feraient partie des survivants quand tout serait terminé.

Autant d'explications rationnelles à son malaise. Malheureusement, aucune ne le satisfaisait complètement.

Il se retourna machinalement, presque contre son gré, vers le calendrier qui s'affichait sur la cloison. Il ignorait à quel moment précis les transporteurs d'Harrington étaient partis mais elle les avait probablement renvoyés vers Manticore dès qu'elle avait découvert la véritable nature du Tonnerre, voire plus tôt. Il avait donc une vague idée des délais : il disposait de huit à dix jours avant l'arrivée des renforts manticoriens et chaque longue seconde d'attente éprouvait un peu plus ses nerfs.

Au moins, les Fidèles semblaient accepter la défaite. Il avait été agréablement surpris de voir les Anciens reconnaître aussi rapidement que toute nouvelle attaque serait vaine. Quant à Simonds, sa décision de renforcer les fortifications réparties dans le système d'Endicott était certes ridicule, mais elle valait cent fois mieux qu'un assaut impitoyable sur Grayson.

Ils agissaient exactement comme l'ambassadeur Lacy et lui-même le souhaitaient, alors pourquoi n'arrivait-il pas à s'en satisfaire ?

C'était cette impression de futilité, décida-t-il. Le sentiment que les événements se déroulaient selon un schéma préétabli que nul ne pouvait modifier. Il savait que plus rien ne comptait vraiment, que quoi qu'il fasse ou les convainque de faire, l'issue ne changerait pas, et cette certitude rendait l'inactivité dangereusement séduisante.

Peut-être était-ce pour cette raison qu'il n'avait pas objecté aux derniers ordres du Glaive. Le Tonnerre divin n'avait pas été conçu pour effectuer des transports de troupes mais, même sans faire appel à ses capacités d'hypervoyage, il allait plus vite qu'aucun navire masadien. Alors si l'idée d'encombrer son vaisseau avec un surcroît de Fidèles ne lui plaisait guère, du moins ne lui intimait-on pas l'ordre de retourner à Yeltsin tant qu'il jouait les cargos. Et puis il aurait au moins l'illusion de faire quelque chose.

Il eut un grognement désabusé. Peut-être Simonds et lui avaient-ils plus de choses en commun qu'il ne voulait bien se l'avouer : ils semblaient tous deux s'acharner à préserver une illusion.

Il jeta un nouveau regard au calendrier. Les premières navettes arriveraient dans neuf heures. Il redressa les épaules et se dirigea vers le sas. Manning et lui allaient avoir un mal fou à trouver où caser les Masadiens. Tant mieux. Voilà qui lui donnerait enfin une bonne raison de s'inquiéter.

L'amiral des Verts Hamish Alexander, treizième comte de Havre-Blanc, patientait à côté du boyau d'accès tandis que la pinasse s'arrimait dans le hangar d'appontement du HMS Hardi. Son vaisseau amiral se dirigeait déjà vers l'hyperlimite à puissance militaire maximale, et si son visage rude avait l'air calme, la peau qui cernait ses yeux bleus était tendue.

Il croisa les mains derrière le dos. Il n'avait pas encore tout à fait digéré la nouvelle, il le savait. Le prolong permettait de longues amitiés et il avait connu Raoul Courvosier toute sa vie. Plus jeune que lui de douze années T, il était monté plus vite dans la hiérarchie (en grande partie grâce à ses origines nobles). Pourtant ils avaient toujours été proches, sur le plan personnel, pas seulement professionnel. Lors de son premier vol en tant qu'aspirant, il avait suivi les cours d'astrogation du lieutenant Courvosier, puis il avait marché sur les pas du capitaine Courvosier en tant qu'instructeur tactique sur l'île de Saganami, enfin, pendant des années, il avait discuté stratégie et politiques de déploiement avec l'amiral Courvosier. Et maintenant, sans crier gare, voilà qu'il était mort.

Il avait l'impression de s'être réveillé un matin amputé d'un bras ou d'une jambe, mais Hamish Alexander avait l'habitude de la douleur. Et celle-ci avait beau être terrible, autre chose l'emplissait de crainte. Au-delà du chagrin personnel, au-delà même de l'idée que la Flotte avait perdu un extraordinaire meneur d'hommes, se trouvait la certitude que quatre cents soldats avaient péri avec lui et qu'un millier, d'autres attendaient probablement leur fin à Yeltsin en ce moment... enfin, s'ils n'étaient pas déjà morts. Voilà ce qui effrayait Hamish Alexander.

La pression dans le boyau d'accès s'aligna sur celle du vaisseau et un petit capitaine robuste en sortit, cheveux blonds roulés en tresse sous le béret blanc des commandants de vaisseau. Le sifflet du bosco retentit et les soldats formant la haie d'honneur se mirent au garde-à-vous. Elle salua brièvement.

Bienvenue à bord, capitaine Truman, fit Alexander en lui rendant son salut.

— Merci, monsieur. » Les traits tirés, le visage de Truman reflétait son épuisement. Le voyage n'avait pas dû être facile pour elle, se dit Alexander, pourtant on lisait dans ses yeux verts épuisés un chagrin récent et poignant qu'il ne comprenait que trop bien.

« Je m'excuse de vous avoir arrachée à l'Apollon, capitaine, reprit-il tandis qu'ils se dirigeaient vers l'ascenseur du Hardi, mais nous devions partir sans tarder et j'ai besoin de savoir tout ce qu'un témoin des événements de Yeltsin pourra me dire. Dans les circonstances actuelles... » Il haussa légèrement les épaules et elle acquiesça.

« Je comprends, monsieur. J'ai horreur de quitter l'Apollon mais il a besoin de faire un séjour aux chantiers navals, pas moi. De plus, le capitaine de frégate Prévost peut se charger des décisions.

— Je me réjouis que vous compreniez. » La porte se ferma derrière eux et Alexander détailla sa visiteuse pendant que l'ascenseur s'élevait vers la passerelle. Ses vaisseaux avaient quitté l'orbite de Manticore quinze minutes après avoir reçu le message angoissé de l'Apollon et il avait pu constater les avaries du croiseur lorsque celui-ci avait rejoint le Hardi pour déposer Truman à bord. Il n'avait encore qu'une connaissance schématique des événements qui s'étaient déroulés à Yeltsin mais un seul coup d'œil à la coque déchiquetée lui avait suffi pour comprendre que la situation était grave. Que l'Apollon soit demeuré hypercapable tenait du miracle et il s'était alors demandé à quoi Truman ressemblait. Maintenant il était fixé.

« J'ai remarqué, fit-il en choisissant soigneusement ses mots, que vous aviez fait très vite pour revenir de l'Étoile de Yeltsin, capitaine.

— En effet, monsieur. » La voix de Truman était monocorde et Alexander lui sourit.

« Ce n'était pas un piège, capitaine. D'un autre côté, je me doute bien que vous n'avez pas gagné trente heures sur la durée du trajet sans faire joujou avec votre générateur hyper. »

Alice Truman le regarda en silence pendant plusieurs secondes. Lord Alexander – non, depuis la mort de son père il était comte de Havre-Blanc – avait la réputation d'un homme prêt à ignorer le règlement quand il le gênait, or une lueur complice brillait dans ses yeux derrière l'inquiétude.

« Eh bien, oui, monsieur, admit-elle.

— Jusqu'où l'avez-vous poussé, capitaine ?

— Trop loin. Nous avons atteint le mur iota vingt-quatre heures après notre départ de Yeltsin. »

Alexander cilla malgré lui. Elle avait dû déverrouiller toutes les sécurités ! Aucun navire n'était encore revenu en un seul morceau des bandes iota. En vérité, nul ne savait si c'était possible.

«Je vois. » Il s'éclaircit la gorge. « Vous avez eu beaucoup de chance, capitaine Truman. J'espère que vous vous en rendez compte ?

— Oui, monsieur. Je m'en rends parfaitement compte.

— Vous devez aussi être très douée, poursuivit-il sur le même ton, puisque vous avez mystérieusement réussi à ramener votre vaisseau entier.

— Comme vous venez de le dire, amiral, j'ai eu de la chance. J'ai également un ingénieur extrêmement compétent, qui acceptera peut-être un jour de m'adresser de nouveau la parole. »

Le visage d'Alexander se fendit soudain en un sourire presque enfantin et Truman lui rendit son sourire. Mais ce ne fut qu'une expression fragile et fugace qui disparut bientôt, et elle frissonna.

«Je sais bien que j'ai enfreint toutes les procédures de sécurité, monsieur, mais sachant ce qui attendait le capitaine Harrington à Yeltsin, j'ai jugé le risque justifié.

— Je suis tout à fait d'accord avec vous, et je l'ai dit au Premier Lord de la Spatiale, Lord Webster.

— Merci, monsieur, répondit calmement Truman.

— En fait, capitaine, nous allons maintenant tester les compétences de mes ingénieurs. Je crains de ne pouvoir pousser les générateurs de deux escadres complètes de croiseurs de combat aussi loin que vous l'avez fait, mais je crois que nous pourrons gagner quelques heures. Nous n'avons manifestement pas de temps à perdre. »

Truman hocha la tête. L'inquiétude se lisait à nouveau dans ses yeux, car s'ils n'avaient pas de temps à perdre, Grayson et le capitaine Harrington n'en avaient peut-être plus du tout devant eux.

L'ascenseur s'arrêta et la porte s'ouvrit sur l'activité fébrile de la passerelle. La force opérationnelle d'Alexander se mettait seulement en place (trois des croiseurs de combat lui avaient été brutalement affectés pour remplacer des navires qui n'étaient pas prêts à partir), toutefois le capitaine Hunter, son chef d'état-major, remarqua sa présence. Hunter glissa un mot à l'officier détecteur et se dirigea aussitôt vers l'ascenseur en tendant la main à Truman.

« Alice, j'ai entendu dire que l'Apollon avait subi des avaries terribles, mais ça fait plaisir de vous revoir. J'aurais préféré que les circonstances soient différentes.

— Merci, monsieur. Moi aussi.

— Venez avec nous en salle de briefing, Byron, fit Alexander. Je crois que nous avons tous les deux besoin d'examiner en détail le rapport du capitaine Truman.

— Bien sûr, monsieur. »

Alexander entra le premier dans la salle de briefing et fit signe à ses subalternes de prendre place.

«Je n'ai jamais rencontré le capitaine Harrington, je crains, fit-il. Je connais son dossier, mais je ne la connais pas personnellement et j'ignore tout de sa présente situation. Je voudrais donc que vous commenciez par le commencement et que vous nous racontiez tout ce qui s'est passé depuis votre entrée dans le système de Yeltsin.

— Bien, monsieur. » Truman prit une profonde inspiration et se redressa dans son fauteuil. « Nous sommes arrivés à la date prévue, amiral, et...

Alexander se laissa bercer par sa voix, s'intéressant autant à ce qu'elle disait qu'à sa façon de le dire. Son esprit travaillait clairement et froidement, isolant des fragments d'information, identifiant les questions à poser, engrangeant des réponses. Mais sous la concentration persistait une crainte glacée.

Car malgré tous les risques que Truman avait pris, il y avait de fortes chances qu'Harrington et ses hommes soient déjà morts. Et dans ce cas, Hamish Alexander était sur le point de commencer la guerre que Manticore redoutait depuis quarante ans.

« Pacha ? »

Venizelos passa la tête par le sas ouvert et Honor quitta des yeux sa paperasse.

« Oui, Andy ?

— On a récupéré le laser quatre, enfin plus ou moins; je me suis dit que ça vous intéresserait. Il reste un problème avec le réseau de commandes de tir et l'équipe de maintenance va devoir mettre à jour manuellement les ordinateurs de guidage des affûts, mais le compartiment est de nouveau étanche et tous les circuits de test sont au vert.

— Bon boulot, Andy ! » Honor eut un demi-sourire. « Maintenant, si James et vous arriviez à rétablir les capteurs gravi-tiques... »

Elle laissa sa phrase mourir sur une note de défi et il fit la grimace.

« Pacha, pour l'instant on s'occupe de ce qui est difficile. Pour l'impossible, il faudra s'adresser au chantier naval.

— C'est bien ce que je craignais. » Honor fit signe à son second de s'asseoir et il l'observa discrètement en s'installant.

Elle avait meilleure mine maintenant que le baume réparateur de Montoya avait estompé l'horrible contusion qui la défigurait. Le côté gauche de son visage demeurait immobile, mort, mais Venizelos commençait à s'y habituer. Quant à son œil, il était aussi abîmé que le médecin l'avait craint mais elle avait remplacé son pansement volumineux par un bandeau noir qui lui donnait un faux air de corsaire.

Toutefois, son apparence ne comptait guère, pensa-t-il. Au réveil de son premier somme en cinquante-trois heures, elle était entrée dans une colère noire en découvrant que Montoya et

MacGuiness avaient drogué son cacao. Venizelos avait même cru un moment que rien ne l'empêcherait de les mettre tous deux aux arrêts, pas même le serment solennel du docteur qu'il aurait pu la remettre sur pied en moins de trente minutes si le Tonnerre divin s'était manifesté. Toutefois, leur manœuvre avait eu l'avantage de la faire dormir quinze heures d'affilée et elle devait bien savoir, au fond, combien ce repos lui était nécessaire.

Venizelos n'avait pas eu vent des intentions de Montoya, sinon il se serait lui-même chargé de droguer le cacao du commandant. Il l'avait regardée s'épuiser et il avait eu très peur, à la fois pour elle et pour tous ceux qui avaient besoin d'elle. La nouvelle de la mort de l'amiral Courvosier l'avait déjà terriblement atteinte, mais après la découverte des survivants du Madrigal, sa souffrance était devenue un spectacle insupportable. Il ne pouvait lui en vouloir de la haine qu'elle vouait à Masada et il comprenait son sentiment de culpabilité, même sans partager sa cruelle conviction qu'elle avait failli à l'amiral. Pourtant ils avaient besoin qu'elle se reprenne. Si le Tonnerre divin arrivait, il leur faudrait la vraie Honor Harrington sur la passerelle de l'Intrépide, prête à accomplir de nouveaux miracles pour eux, et pas un automate épuisé et à moitié hébété.

« Bon... » Elle se laissa aller dans son siège et sa voix tira le second de ses pensées. « Je suppose que nous sommes aussi prêts que possible à accueillir les Masadiens.

— Vous pensez vraiment qu'ils vont venir, pacha Ça fait plus de quatre jours. Ils seraient déjà là s'ils avaient l'intention de se montrer.

— On pourrait le croire, oui.

— Mais vous n'y croyez pas... » fit Venizelos. Ses yeux s'étrécirent comme Honor confirmait son analyse d'un signe de tête. « Et pourquoi pas, commandant ?

— Je ne saurais pas vous donner de raison logique. » Elle croisa les bras sur son ventre, l'œil sombre et sérieux. « Tout ce qu'ils tenteront à Yeltsin à partir de maintenant ne fera qu'empirer leur situation. S'ils nous détruisent ou qu'ils lancent une attaque nucléaire sur Grayson, la Flotte en fera de la chair à pâté. Et même si les Masadiens l'ignorent, les Havriens le savent bien. S'ils avaient l'intention d'agir, ils auraient déjà dû le faire, sans nous laisser le temps de réparer et de nous préparer, et surtout sans laisser aux renforts le temps d'arriver de Manticore. Pourtant... »

Elle laissa sa phrase mal articulée mourir et Venizelos frissonna intérieurement. Le silence se prolongea jusqu'à ce qu'il s'éclaircisse la gorge.

« Pourtant quoi, madame ? demanda-t-il calmement.

— Ils ne sont pas loin, fit Honor. Ils sont tout près et ils arrivent. » Elle fixa son œil unique sur Venizelos et la moitié de sa bouche se déforma en un sourire devant l'expression de son visage. « Ne vous inquiétez pas, Andy, je ne deviens pas mystique avec l'âge ! Mais réfléchissez un instant. S'ils avaient dû se comporter de façon rationnelle, ils seraient partis à l'instant où notre escadre est revenue. Ils ne l'ont pas faits Ils auraient dû s'enfuir au lieu de rester nous combattre quand nous sommes allés les chercher à Merle. Et puis... (sa voix se fit sombre, sinistre) il y a la façon dont ils ont traité l'équipage du Madrigal. »

Elle se tut un instant, fixant de nouveau la table d'un œil noir, puis elle se reprit.

« Le fait est que ces gens ne sont pas rationnels. Ils ne vivent pas dans le même monde que nous. Je ne peux pas bâtir une jolie petite analyse des intentions de l'ennemi, mais d'après ce qu'ils nous ont montré, je crois – non, je suis sûre – qu'ils ne vont pas modifier leur comportement maintenant.

— Même si les Havriens leur retirent le Tonnerre divin?

— Ça, en effet, admit Honor, c'est la seule chose qui pourrait les arrêter. Mais allez savoir si la République populaire peut le leur retirer... Après ce qui s'est produit à Merle, je ne parierais pas là-dessus. » Elle secoua la tête. « Non, je pense qu'ils viendront. Et si c'est le cas, ils ne devraient plus beaucoup tarder. »

Pour L'Honneur de la Reine
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